Fécamp, ville du hareng

Sur la Côte d’Albâtre en Seine Maritime, Fécamp a toujours été une ville tournée sur les poissons et en particulier le hareng qui y est encore fumé artisanalement.

Intéressé (e) par les épopées des grandes pêches côtières, gourmand (e) d’harengs fumés ; un city break à Fécamp s’impose. Allez, je vous embarque vers une Fécamp harenguière !

Loin du côté station balnéaire de sa voisine Etretat, Fécamp est synonyme de cité des Terre-Neuvas, de capitale de pêche, de ville liée aux poissons, dont le hareng en tout premier lieu.

Mais ici, pas de fête comme à Boulogne où on se balance les harengs sur la tête : on est trop respectueux du travail d’antan et actuel lié au petit poisson !

Les falaises le long de la côte poissonneuse

Pendant le Moyen Age, le hareng est une réelle monnaie d’échange et l’abbaye de Fécamp, concessionnaire du port depuis 1185, tire profit du commerce de ce poisson et des taxes prélevées sur chaque pêche. Aujourd’hui le hareng a moins la cote de popularité d’antan, des poissons plus nobles telles que le saumon étant venus ‘prendre le marché’.

Le Musée des Pêcheries à Fécamp

Périssoire, doris, safate, boucane : autant de termes qui vous sont inconnus, synonymes d’embarcations, d’hareng, de fumoir à poissons.

Vue sur le Musée des Pêcheries de Fécamp

Ouvert fin 2017, Les Pêcheries aménagées dans une ancienne manufacture des années 50 font renaître un bâtiment emblématique de Fécamp et revivre toute l’activité pêche de la ville.

On est au cœur même du port avec une vue à 360 ° sur le belvédère au 7 ème niveau : autant dire qu’on peut comme les anciens armateurs surveiller les entrées et sorties de bateaux, le déchargement des cargaisons.

Du belvédère une vue à 360 ° sur la mer, la ville

Emotions assurées à la vue des tableaux de départ ou de retour de pêche, des objets du quotidien emmenés par les marins pour leurs campagnes morutières de 6 à 9 mois en mer, des films et des témoignages sonores des équipages, des familles restées à terre, des vestiaires et des sanitaires des anciennes filetières de l’usine, du four de l’ex sécherie….. L’odeur tenace du hareng fumé a disparu mais les stigmates de l’ancienne activité économique témoignent encore et ce musée est réellement une mémoire des lieux, du travail de plusieurs générations de familles de pêcheurs.

En entrant dans le port, vue sur les phares, la tour du Palais Bénédictine

Les Pêcheries

3 quai Capitaine Jean Recher

02 35 28 31 99

www.musees-normandie.fr/-musee-de-fecamp

La Boucane du Grand Quai

On peut en voir encore une sur demande lors d’une visite ‘patrimoine’ et l’intérêt est de bien concrétiser le process de fumaison.

Typiquement fécampois et employé lors de l’époque industrielle, le terme boucane signifie saurisserie. Les grandes cheminées alignées et l’odeur qui en réchappait ont en effet marqué la ville.

Dans la boucane on fumait le hareng selon une technique héritée des Vikings. Les harengs salés à bord pour une meilleure conservation sur les bateaux sont dessalés dans des bacs de détrempe puis enfilés sur des broches ou ‘ainets’. Les harengs sont accrochés dans les hautes cheminées qui peuvent contenir de milliers de poissons. Ils sont fumés environ 12 heures, puis les filetières ou ‘femmes au poisson’ les découpent en filets et les conditionnent.

L’ancienne boucane du Grand Quai

Pour des raisons d’hygiène, la pêche déclinant ; la dernière boucane a fermé ses portes en 1996. Sur le port, une ancienne boucane est aujourd’hui devenue un hôtel 3 étoiles, Le Grand Pavois (15 quai de la Vicomté, 02 35 10 01 01)

Sorties en mer à bord d’un vieux gréement

Pour jouer aux moussaillons, deux langoustiniers restaurés avec leur belle voilure ocre peuvent vous emmener pendant 2 heures longer la côte.

A la barre, sur le filet avant ; on écoute les contes, les chants de marins, les blagues du capitaine Astérix avec un petit apéro’ et des produits terroir à l’appui en attendant de voir se découper à l’horizon l’Aiguille Creuse d’Etretat.

Balade en mer sur de vieux gréements et harengs à l’apéro

Balade idéale avec de jeunes enfants !

Info au 02 35 28 84 61

Visite de la dernière saurisserie, la Sepoa

Pesée des harengs

Hareng, morue, saumon, églefin, truite : c’est la famille Lagarde qui depuis 5 générations continue à saler et fumer le poisson. En 1900 existaient 70 boucanes ; aujourd’hui elle est la seule à perdurer de manière artisano-industrielle. Bien sûr le hareng y est roi en des quantités impressionnantes de poisson fumé : 300 tonnes / an pour 10 tonnes de saumon.

Découpe d’églefin

La salaison de morue est bien moindre depuis que les eaux de Terre-Neuve (zones froides de pêche de la morue) ont été redonnées au Canada dans les années 1980. Exit donc les tonneaux de morue (une couche de sel, une couche de poisson avec du poisson préservé dans cette saumure des mois durant).

Seuls les harengs sont encore pêchés devant Fécamp, la plupart des poissons arrivant à l’usine surgelés ou congelés afin de respecter les règles essentielles d’hygiène.

Les poissons sont donc décongelés lentement dans des salles spécifiques, puis salés plus ou moins fortement selon leur épaisseur, puis retournés afin que le sel fin de France se répande uniformément.

Les harengs sont conditionnés en barquettes

L’églefin est coloré au rocou.

Dans cette entreprise, la fumaison des saumons est dite à froid, c’est à dire à une température inférieure à  28° ; là où la Norvège pratique une fumaison à chaud, au delà de 40°. Installés dans des fumoirs gigantesques, les poissons sont  séchés, puis fumés à la sciure de bois de hêtre plus ou moins longtemps selon l’espèce, la taille et le poids du poisson.

Avant le conditionnement final, les poissons sont entreposés de 24 à 48 heures en chambre froide ‘tampon’.

Dans la grande distribution, et surtout chez Auchan, vous retrouverez les produits de la Sepoa sous 3 marques principales : Charles Delgove, Le Corsaire, La Mère Angot.

Dans votre assiette, le haddock peut être coloré en rouge-orange : pas d’inquiétude, c’est une matière tinctoriale naturelle provenant d’un arbuste d’Amérique tropicale. Il en est de même pour certaines recettes de harengs.

Visiter cette PME de 20 personnes au chiffre d’affaires de quelques 3,2 millions  vous permet de visualiser le produit fini et d’acheter dans le magasin de vente directe baptisé « Le Bouquet Normand » les différents produits « Fumé Maison ».

Sepoa

1 rue de la barricade

02 35 29 18 40

réservation pour l’une des 30 visites annuelles à l’office de tourisme ; 8 € dégustation comprise.

Il est bien difficile de devoir annoncer à la famille qu’un marin s’est perdu en mer : tableau du musée des pêcheries

La Chapelle Notre Dame du Salut

En travaux lors de ma venue je n’ai pu la voir ; mais c’est « la » chapelle des marins. Avant et après leur voyage à Terre-Neuve, les marins y allaient par la « sente des matelots ». Des pèlerinages y ont encore lieu et on peut y voir des ex-voto offerts pour se mettre sous la protection de la Vierge ou pour remercier d’avoir survécu à un naufrage. Autant dire que là aussi l’église est lourde émotionnellement.

Vue sur la Côte

Office de Tourisme de Fécamp

Quai Sadi Carnot

76 400 Fécamp

02 35 28 51 01

Quelques bons restaurants de poissons : Le Barbican (97 quai Bérigny ; 02 27 30 59 95), La Marée (77 quai Bérigny ; 02 35 29 39 15), Le Vicomté (4 rue du Pdt René Coty ; 02 35 28 47 63), chez Nounoute (3 place Nicolas Selle ; 02 35 29 38 08) et proche de Fécamp un étoilé Michelin, le MOF Pierre Caillet à 76 540 Valmont ; 02 35 29 77 56.

Fête du Hareng du 23 au 25 novembre 2018

www.fecamptourisme.com

www.seine-maritime-tourisme.com

www.seine-maritime-attractivite.com

 

 

Visuels fournis par l’office de tourisme de Fécamp, les musées concernés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Très jeunes, les enfants accompagnaient en tant que mousses les pêches à la morue

 

 

 

 

 

 

 

 

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